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SCANDALEUX : VOICI LES TITRES DE PRESSE QUI ONT REÇU LE PLUS DE SUBVENTIONS PUBLIQUES EN 2024 | GPTV

Mike Borowski

Le 12 août 2025, Mike Borowski expliquait comment argent public, fortunes privées et récit dominant s’entremêlent pour modeler l’information dite « libre ».

Argent public et concentration privée

En 2024, l’État français a injecté 195,8 M€ dans la presse écrite, hors mécanismes fiscaux agissant comme une perfusion permanente. La TVA à 2,1 %, les aides au transport et à la diffusion (130,1 M€) ou les enveloppes pour le portage forment un système qui assure la survie de titres déficitaires et maintient un modèle dépendant de l’argent public.

Parallèlement, une poignée de milliardaires verrouille le marché : Bernard Arnault contrôle Le Parisien et Les Échos, la famille Dassault Le Figaro, tandis que Bouygues, Niel ou Pinault possèdent d’autres quotidiens. Cette concentration filtre l’amont éditorial : choix de Une, priorités et traitement des crises répondent autant à des intérêts financiers qu’à des critères journalistiques.

Puissance maintenue malgré le recul papier

La diffusion papier chute à 2,6 milliards d’exemplaires en 2024 (7,1 M/jour), loin des décennies passées. Mais le numérique maintient l’influence : 78 M de visites quotidiennes sur les plateformes, omniprésence via notifications, réseaux sociaux, podcasts et vidéos.

L’argent public renforce cette emprise : les subventions assurent la logistique et la visibilité de groupes déjà puissants, même sans rentabilité. Dans un marché aux coûts fixes lourds, ces aides permettent de saturer l’espace médiatique jour et nuit, avec peu de concurrence réelle et un discours uniforme imposé à une population connectée en continu.

Subventions et récit dominant

Officiellement destinées au « pluralisme », ces aides profitent surtout aux acteurs disposant d’infrastructures industrielles et publicitaires pour capter l’argent public. Les grands groupes les transforment en domination éditoriale : contrôle des canaux de diffusion, régies publicitaires, accès privilégié aux décideurs. Les médias indépendants, incapables d’atteindre les seuils d’éligibilité, restent à l’écart.

La concentration capitalistique verrouille le système : influence managériale, pression sur les rédactions, sélection des sujets acceptables, omission de ce qui gêne. Les rares contre-pouvoirs subissent silence ou décrédibilisation. Dans cette équation, l’argent public ne sauve pas l’information : il finance la mécanique qui filtre et répète le récit dominant à l’échelle nationale.

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