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FIN DES TERROIRS : ATTENTION À NE PAS LES PERDRE POUR TOUJOURS ! | GPTV

Franck Thomas, Aude Legrand, Bruno Quenioux, Nicolas Stoquer

Le 29 juin 2025, Franck Thomas, Aude Legrand et Bruno Quenioux étaient les invités de La Grande Émission animée par Nicolas Stoquer , sur Géopolitique Profonde.

Franck Thomas, Meilleur Sommelier de France, d’Europe et Meilleur Ouvrier de France, est un pionnier de la dégustation intuitive et géo-sensorielle. Après une carrière en haute gastronomie et des voyages au Japon et en Inde, il explore le lien entre matière, énergie et émotion. À la tête de Franck Thomas Formation, il forme sommeliers et passionnés en redonnant au vin sa portée symbolique et culturelle. Face à la chute de la consommation, il appelle à retrouver l’émotion des terroirs et une expérience sensorielle profonde.

Aude Legrand, Maître Caviste et directrice du Chemin des Vignes, perpétue une maison familiale centenaire. Passée par The Fat Duck et Lavinia, elle développe une approche sensible, humaine, ancrée dans l’histoire. Entre héritage et indépendance, elle valorise la transmission, le respect du terroir, et intègre les nouveaux usages. Elle incarne une relève féminine engagée et authentique du monde du vin.

Bruno Quenioux, sommelier et fondateur de la cave PhiloVino à Paris, est un pionnier des vins vivants, bio et biodynamiques. Fils de vigneron, passé par les Caves Legrand et les Galeries Lafayette Gourmet, il révèle des crus sincères, loin des standards industriels. Récompensé par Gault & Millau et Chevalier des Arts et des Lettres, il défend une approche philosophique du vin, mêlant matière, émotion et sacré. Auteur de La Vie Mystérieuse du Vin, il milite pour une transmission vivante du goût.

La chute programmée d’un pilier culturel

La France ne boit plus. En 60 ans, la consommation annuelle par habitant a chuté de 120 à 40 litres. Ce déclin dépasse l’économie viticole : il marque l’effondrement d’un art de vivre, d’un lien au temps, à la terre, à la mémoire.

Le vin est devenu “compliqué”, “dépassé”. Les jeunes lui préfèrent cocktails sans alcool ou eaux “expérientielles”. La gastronomie s’adapte, remplaçant les grands crus par des infusions. Même les sommeliers cèdent, renonçant à l’accord mets-vins pour une norme aseptisée. L’éducation du goût est abandonnée.

L’idéologie hygiéniste au cœur du déracinement

Derrière ce rejet : une société qui anesthésie tout. Moins d’ivresse, plus de contrôle. Le vin, vecteur de lien social et de convivialité, est sacrifié au nom de la norme sanitaire.

La loi sur la fin de vie incarne cette logique : après avoir vidé l’existence de ses rituels, on en gère la sortie, proprement. La fin du vin n’annonce pas une société plus saine, mais une société morte.

La transmission rompue, le terroir abandonné

Les vétérans du vin n’ont pas su transmettre. Incapables de simplifier sans trahir, ils ont laissé s’installer ignorance et mépris. La viticulture s’est enfermée dans ses codes, coupée du monde réel.

Face à l’hémorragie culturelle, il faut rallumer la flamme. Le vin doit redevenir une expérience initiatique, partagée. Boire pour ressentir, non pour fuir. Résister à la fadeur, c’est résister à l’effacement. Défendre le vin, c’est défendre l’homme enraciné.

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