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SOMMET DE L’OTAN : TRUMP VEUT RENVERSER LA TABLE ! | GPTV

Nicolas Stoquer

Le 25 juin 2025, Nicolas Stoquer vous donnait rendez-vous pour traiter un sujet d’actualité, sur Géopolitique Profonde.

Trump remet en cause l’article 5 de l’OTAN avant le sommet de La Haye

À bord d’Air Force One, en route vers le sommet du 24 juin, Donald Trump suscitait déjà des remous diplomatiques. Il évoquait l’article 5 — pilier de la solidarité atlantique — estimant qu’il peut « se définir de plusieurs façons ».

Ses propos faisaient renaître l’ambiguïté entre Washington et ses alliés européens : l’engagement militaire automatique, socle de la dissuasion collective, était mis en doute avant même l’ouverture. En rappelant que les États‑Unis ne se sont jamais engagés à intervenir systématiquement, Trump soulignait que l’article 5 n’est pas une garantie absolue.

Les autres membres de l’Alliance se retrouvaient face à une posture déroutante : adopter une ligne ferme ou s’adapter à un président en position de force, posant les bases d’un éventuel retrait ou d’une redéfinition du pacte.

Avant‑sommet, le budget retient toute l’attention

Trump plaçait d’emblée la question budgétaire au cœur du sommet. Il exigeait que chaque pays consacre 5 % de son PIB à la défense d’ici 2035. Cette annonce introduisait un climat de marchandage et une pression explicite : sans effort budgétaire, la protection américaine pourrait diminuer.

Derrière cette exigence, c’est une mise à l’épreuve stratégique : qui paie reste protégé, les autres s’exposent à l’isolement. Ce bras de fer met les alliés européens dans une posture délicate : se conformer ou risquer la dilution de l’assurance sécuritaire offerte par l’OTAN.

Communication chirurgicale, exclusion de Zelensky anticipée

Trump soignait chaque détail de sa communication. Il préparait sa mise en scène : figure centrale du sommet, prétendant au Nobel, médiateur international, rival de Netanyahou, instigateur d’un cessez-le-feu Iran‑Israël. Il orchestrait son image via Truth Social, publiant notamment un message privé du Premier ministre néerlandais Mark Rutte, saluant son rôle face à l’Iran.

Parallèlement, la gestion de la présence de Volodymyr Zelensky envoyait un signal fort. Invité avant et après, mais absent de la session centrale, le président ukrainien semblait symboliquement mis à l’écart. Ce choix apparaissait comme un rappel à l’ordre : priorité aux puissances décisives et à la diplomatie pragmatique.

Trump, en amont même des discussions officielles, imposait ainsi son tempo et ses thèmes : défense conditionnelle, redistribution des charges et affirmation personnelle. Ce sommet s’annonçait déjà tendu, marqué par les rapports de force plus que par l’unité.

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