GÉOPOLITIQUE PROFONDE (www.geopolitique-profonde.com)

LA TRAHISON TERMINALE DE L’OCCIDENT | DIMITRI DE KOCHKO | GPTV

Dimitri de Kochko, Lara Stam

Le 19 avril 2025, Dimitri de Kochko était l'invité du Monde Réel, animé par Lara Stam sur Géopolitique Profonde !

Dimitri de Kochko est journaliste, réalisateur et militant associatif. Président de Stop Russophobie et fondateur de France-Oural, il est à l'origine d'initiatives culturelles majeures telles que le Prix Russophonie et les Journées du Livre Russe. Son expertise sur la Russie et ses implications géopolitiques sera précieuse pour décrypter le récent désengagement de Moscou en Syrie.

Lara Stam est chroniqueuse et animatrice, passée par Radio Courtoisie avant de rejoindre Géopolitique Profonde et GPTV.

La Grande Guerre Patriotique, pilier du récit national russe

En Russie, le 9 mai n’est pas une simple commémoration : c’est un mythe fondateur. Cette date célèbre la victoire sur le nazisme, incarne la résilience du peuple russe et légitime encore aujourd’hui la centralité de l’État. Plus de 27 millions de morts : la mémoire de cette guerre façonne l’unité nationale.

Vladimir Poutine a replacé le 9 mai au cœur du récit historique officiel. Films, manuels scolaires, cérémonies : tout célèbre la victoire soviétique. Cette mémoire glorifiée ne tolère pas la contestation, assimilée à une trahison. Elle sert également à s’opposer à l’oubli occidental, accusé de minimiser l’apport de l’Armée rouge.

Une célébration géopolitique assumée

En 2025, Moscou entend faire du 9 mai un manifeste diplomatique. Plus de vingt chefs d’État sont attendus, dont Xi Jinping, Lula ou Maduro. Cette convergence avec le Sud global traduit une volonté de redéfinir l’ordre mondial.

La cérémonie devient une scène de rapports de force : en l’absence des Occidentaux, Moscou renforce son récit. Avec la Chine, elle oppose à l’hégémonie occidentale une mémoire commune anticoloniale et antifasciste. Le Kremlin impose son récit sans compromis, soutenu par une coalition anti-hégémonique.

L’Europe en retrait, la mémoire comme ligne de fracture

Bruxelles a appelé au boycott de la cérémonie, préférant Kiev. Ce choix symbolique acte une rupture avec la Russie et provoque un ressentiment profond. Les Russes y voient une négation de leur rôle dans la victoire de 1945.

La Slovaquie, par la voix de son Premier ministre Robert Fico, rompt avec cette ligne : il rend hommage aux libérateurs soviétiques, déclenchant une crise à Bruxelles. La mémoire devient un champ de bataille idéologique, où se jouent les alliances futures.

Le 9 mai dépasse le cadre historique : c’est une arme narrative qui structure la diplomatie russe et trace les lignes d’un monde post-occidental.

Support the show

Ne vous laissez plus manipuler par des élites déconnectées du réel. Découvrez la revue mensuelle Géopolitique Profonde.

https://geopolitique-profonde.com/